Cette semaine, Claude, nous entraîne loin à l’Est, hors des frontières européennes, aux confins de la Russie et de l’Ukraine….
Oui, je vais vous entrainer vers ces steppes glacées qui ont toujours à la fois fasciné et inquiété l’Europe. Non sans raison, d’ailleurs.
On se rappelle, ce n’est pas si loin, qu’au printemps 2014, la Crimée qui était alors rattachée à l’Ukraine proclamait son indépendance avant d’être purement et simplement annexée par la Russie. Au même moment, une guerre éclatait dans l’est du pays, dans la Région du Donbass où des séparatistes pro-russes réclamaient le rattachement à la Russie. Environ 40% des habitants du Donbass sont des Russes ethniques, mais près de 75% sont russophones. Cette guerre a fait plus de 10 000 morts.
Depuis des années, c’est le statu quo, avec, régulièrement des incidents de frontières entre milices séparatistes soutenues par Moscou et forces ukrainiennes.
Mais quels sont les enjeux réels dans cette région ?
Eh bien, des enjeux il y en a trois. Le Donbass d’abord est une région minière, principale ressource en charbon de l’Ukraine. Ensuite, pour Kiev, bien entendu, il y a également une question d’unité territoriale et de souveraineté. Enfin, pour la Russie, se pose la question de la protection des minorités russes vivant hors de ses frontières et qui il faut le dire clairement ne sont pas toujours très bien traitées. Ceci étant un euphémisme.
Mais bref, depuis des mois, les incidents armés se multiplient et, au-delà, on entend fortement le bruit des bottes.
Moscou accuse Kiev d’avoir massé environ 125 000 hommes, soit la moitié de son armée, aux limites de la région. Mais Kiev et ses alliés occidentaux disent, eux, que près de 100 000 soldats russes sont aujourd’hui concentrés aux frontières ukrainiennes.
Le tout sur fond de tensions exacerbées entre la Russie et l’OTAN, tensions qui se manifestent par une guerre de communiqués et, plus concrètement par des expulsions croisées de diplomates qui durent depuis des mois, le plus souvent sous prétexte d’espionnage.
On a vu des guerres se déclencher pour moins que ça. Du reste, Kiev et l’OTAN ne se gênent pas pour claironner que la Russie s’apprête à une guerre contre l’Ukraine qui commencerait début 2022. Il y a quelques jours, la presse allemande a d’ailleurs publié des documents d’ailleurs assez douteux censés prouver les intentions belliqueuses de la Russie.
Ce risque de guerre est-il sérieux ?
Eh bien, je ne le crois pas. La tension est à son comble, bien entendu, mais je ne crois pas à cette volonté russe d’en découdre. Au-delà de la propagande, les dirigeants russes sont extrêmement rationnels. Et chacun est conscient que les conséquences d’une guerre dans cette région pourraient être incalculables et dégénérer en un affrontement ouvert entre l’OTAN et la Russie. Moscou sait aussi que le prix à payer même s’il n’y avait pas de confrontation globale serait immense avec de nouvelles sanctions qui détruiraient son économie.
Alors que se passe-t-il vraiment ?
Je pense que Vladimir Poutine entretient les tensions et la crainte qu’elles génèrent pour obtenir deux concessions majeures de l’Occident. A savoir que l’Ukraine ne rejoindra jamais l’OTAN, et qu’il n’y aura jamais de déploiement d’armes nucléaires américaines sur le sol ukrainien.
Du côté de Washington et de Bruxelles, on ne veut pas entendre parler de telles garanties ; reste qu’à un moment ou l’autre, il faudra bien qu’un compromis soit trouvé.
Les Russes sont, certes, les meilleurs joueurs d’échecs du monde, mais l’histoire nous apprend que ce genre de situation peut très facilement et très rapidement dégénérer. Et si une guerre éclatait et que L’OTAN s’en mêlait, tout serait à craindre. Et pas seulement pour les Ukrainiens.
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